Le temps retrouvé
Quelle expérience particulière, que d’entendre le calme se faire à l’intérieur de soi. C’est similaire à plonger la tête dans l’eau pour étouffer les bruits et les éclats de voix, et en même temps, l’en sortir pour respirer librement. Je ne reviendrai pas sur Twitter. Ce qui n’était au départ qu’une simple pause s’est transformée en rupture définitive. Car les dernières semaines sans ce réseau ont été un délice. Plus de threads irritants, parsemés de ce “vous” accusatoire qui prend à partie le premier lecteur venu. Plus d’informations ou de vidéos choquantes auxquelles je ne pouvais strictement rien faire à part me désoler. Surtout, la sensation de m’être offert du temps pour moi et un surplus concentration. Twitter était devenu une addiction, scroller, une activité automatique à laquelle je m’adonnais sans même y penser. Mon attention était fragmentée, j’avais du mal à lire ou travailler sans faire un saut sur l’application pour me procurer ma petite dose d’excitation et de nouveauté en rafraîchissant mon feed. Tirer vers le bas de l’écran, actionner la machine à sous virtuelle. J’étais devenue incapable de me détacher de ce réseau, même si celui-ci ne m’apportait plus aucun plaisir, seulement de l’anxiété, voire de la détresse émotionnelle chimiquement pure lors des récentes crises mondiales que nous avons traversées. J’ai continué pourtant, de m’y accrocher, malgré l’état dans lequel cela me mettait parfois : parce qu’en suivant les bonnes personnes, j’avais la sensation d’être en avance sur l’info, voire mieux informée qu’en lisant les médias traditionnels – notamment concernant le contenu scientifique. Seulement voilà, j’ai fini par atteindre un point qui n’était plus tenable.
Le déclic
Le déclic, cela a été la lecture de “Intelligence positive” de Shirzad Chamine. Je lis rarement des livres de développement personnel (rarement = jamais) mais je fais parfois une exception pour ceux consacrés à l’étude du bien être – l’étude systémique, rigoureuse, universitaire, des mécanismes du bien-être j’entends, par des pionniers comme Shawn Anchor. Celui de Shirzad m’ayant été conseillé par un des esprits les plus rationnels que je connaisse, et comme moi, assez peu enclin à se laisser compter des fadaises, je lui ai donc laissé sa chance. J’ai bien repéré quelques faits scientifiquement un peu douteux… mais bon sang, les méthodes de Shirzad Chamine marchent en revanche diablement bien. Je suis plus détendue, moins anxieuse, plus dans le moment présent. Surtout, c’est à l’aide de ses exercices que je me suis aperçue à quel point ma consommation des réseaux sociaux, et surtout celle de Twitter, avait un impact négatif terrible dans ma vie. Je ne sortais plus d’une consultation de mon feed sans être en colère, énervée, stressée, voire parfois, bouleversée par ce que j’y lisais. Ces émotions empiétaient sur ma vie de couple, ma vie de famille, bref, ma vraie vie. Un des exercices du livre qui m’a aidée à prendre conscience de la trop grande place qu’avait pris Twitter dans mes journées et dans ma tête, c’était l’exercice de me projeter dans le futur, vers le bout de la route de mon existence et de me poser les questions suivantes : est-ce que ce réseau avait la moindre importance? Est-ce qu’il valait les heures passées dessus? La réponse était non. Ce qui comptait, c’était mon bébé, mon mari, ma famille, mes amis et mes animaux. Twitter c’était du bruit énervant qui m’empêchait de profiter et d’être dans le moment présent avec eux, qui me distrayait lorsque je devais me concentrer pour écrire, bref, qui empiétait sur tous les aspects de ma vie. Voilà.
Au revoir Twitter, donc !
Je ne regrette pas pour autant les heures que j’y ai passées, elles m’auront permises d’arriver à ce moment où j’ai décidé de prendre mon bien-être en main. Je ne regrette pas non plus les fantastiques rencontres que j’y ai faites – quelques Twittos comptent désormais parmi mes plus proches amis. Simplement voilà, la vie sans Twitter est trop bien pour que je reprenne le risque de m’y perdre à nouveau. Ces dernières semaines, j’ai retrouvé du temps pour moi, du temps plein, entier, sans pensées parasites ou pulsions de me rendre sur le réseau. J’ai joué avec mon petit garçon, je me suis baladée sur les chemins de campagne avec mon mari, j’ai lu, fait du crochet. Ma seule activité sur les réseaux sociaux aura consisté à faire des courts reels des belles choses capturées dans la journée. Ma vie est mieux ainsi. L’amélioration est telle que si on me l’avait dit avant, j’aurais eu du mal à y croire. Je me sens libérée d’un poids que je portais sans savoir, le poids des mauvaises nouvelles, des comportements irritants ou horribles, d’une certaine perception du danger aussi, avec cette peur de dire/retweeter/liker un jour quelque chose de maladroit pour laquelle on m’aurait jeté la pierre avec un enthousiasme débordant. Marre des dramas, marre de devoir en permanence me sentir obligé de choisir in camp, surtout pour des trucs parfois aussi débiles que des conseils d’écriture, marre de l’ambiance cour de récré sans pion où l’on arrive à justifier ses pires comportements par une bienveillance de façade. La vie est trop courte pour s’imposer ce genre de conneries.
Rebonjour Insta et le blog
A défaut d’être sur Twitter, je serai un peu plus présente sur le blog – sur une plateforme dont j’ai le contrôle absolu donc – et sur Instagram, dont le format me convient mieux. Je compte surtout parler de trucs qui m’intéressent fondamentalement, de mes lubies du moment, de mes recherches pré-écriture, bref de choses dont je me disais auparavant “bof tout le monde s’en fout”, mais dont au final, moi je ne me fous pas : je vais vous en parler donc, plutôt que d’essayer de faire des jolis posts un peu vides “pour l’algorithme et avoir un feed esthétique”. Après tout, peut-être que mon pot-pourri mental de musique baroque et celtique, de lectures sur la vie des marins sous Napoléon et de fantasy YA, de blogs sur la confection de corsets et de livrets de broderie bigouden, de vidéos de bricolage et de techniques de violon, peut-être que tout ceci fournira une image des coulisses de mes livres un peu plus marrante et intéressante que les posts convenus que j’ai pu faire jusqu’à présent. En revanche, si Insta devait devenir aussi toxique et irrespirable que Twitter, je n’y ferai pas long feu. Voici donc, bye-bye Twitter et à bientôt ici et sur mes autres réseaux !
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