Pourquoi je publie Migraines en auto-édition

Migraines, mon quatrième roman, je vous en avais déjà parlé ici. Migraines, c’est l’histoire d’une épidémie de méningite virulente et mortelle, à laquelle le seul remède connu, c’est une activité cérébrale intense. Dans ce texte tragi-comique, souvent grinçant, on explore une France confinée et apeurée, puis une France en pleine mutation à travers les yeux de multiples personnages. C’est un roman dont je suis particulièrement fière : c’est le récit qui a convaincu mon agente de me représenter, c’est une satire sociale dont j’espérais qu’elle me permettrait de “percer” en littérature générale, après avoir publié trois romans en catégorie jeunes adultes.

Et puis 2020 est arrivé. Vous savez, au début de l’épidémie de COVID, j’étais bizarrement détachée, pas paniquée ou inquiète pour un sou. Non pas que j’ai sous-estimé le virus, non – vu ma santé plus que fragile et mon histoire médicale, je ne peux me permettre de ne sous-estimer aucun virus – mais comment dire… j’avais l’impression d’être encore dans mon livre. Une épidémie, j’en avais déjà vécu une car j’en avais écrit une, vous voyez ? J’avais déjà anticipé un certain nombre de choses, et j’avais donc cette bizarre impression d’être dans mon texte, et donc en contrôle TOTAL des évènements. Autant vous dire que quand j’ai commencé à réaliser que tout ça arrivait *pour de vrai*, la soudaine montée de panique a été brutale et je me suis mise comme tout le monde à vivre accrochée aux nombreux fils d’infos.

Donc voilà, en 2020, nous avons eu une épidémie. J’ai un peu oublié Migraines et son parcours éditorial, je me suis accrochée à mon dernier manuscrit comme à un radeau de survie pour ne pas virer chèvre (je vous raconterai un jour ce confinement strict au Maroc, mais c’est une autre histoire).
Et puis quand la peur, la panique et l’angoisse sont un peu retombés, là j’ai réalisé que pour la publication de Migraines, c’était mal parti… Bah oui, quel éditeur voudrait sortir un texte qui parle d’une épidémie en pleine épidémie ? Oui, très exactement le chiffre auquel vous pensez. Alors, il sortira un jour dans une belle maison, ça, je n’en doute pas, seulement, il faudra attendre un bon bout de temps que la crise soit passée. Je me suis donc retrouvée face à un choix : laisser Migraines dormir au fond d’un placard pendant un, deux, trois ans, ou lui donner une chance de rencontrer ses lecteurs et son public en attendant qu’un éditeur veuille bien de lui. J’ai choisi cette dernière option : ça me faisait trop mal au coeur d’avoir travaillé des mois sur un texte pour le mettre de côté. Et puis comme je l’ai déjà dit, j’en suis très fière de ce roman – et maintenant plus particulièrement du nombre d’évènements et situations que j’avais correctement prévus deux ans avant – je n’ai pas envie de le cacher. Ajoutez ça au fait que j’avais en plus de nombreux lecteurs et lectrices qui me demandaient des nouvelles de sa sortie, de son parcours éditorial, et je me suis dit qu’après tout, ce récit méritait que je le lance là dehors et que je le laisse vivre sa vie – oui, c’est comme ça que je vois les sorties, des lâchers de texte haha.

Voilà donc pourquoi Migraines sort aujourd’hui en auto-édition sur Amazon, pour une durée limitée. J’espère que vous lui ferez bon accueil et que vous aurez autant de plaisir à le lire que je n’en ai eu à l’écrire !

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4 thoughts on “Pourquoi je publie Migraines en auto-édition

  1. Cyril Destoky says:

    Je comprends tout à fait ton choix courageux.

    Petite question : tu penses qu’un éditeur pourrait vouloir de ton roman après qu’il aura été auto-édité? Une maison d’édition n’aurait pas peur que l’auto-édition ait déjà “épuisé” une grande partie des lecteurs potentiels?

    1. Maiwenn Alix says:

      Aucun souci pour publier après un passage en auto-édition, au contraire, plus il se vend, plus il risque d’intéresser un éditeur 🙂

      1. Cyril Destoky says:

        Eh bien tu m’apprends quelque chose 😅 En tout cas on te souhaite le meilleur!

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